
L’œuvre récente de Maxime Sauvage s’inscrit dans une démarche d’intervention discrète dans l’espace public. Inspiré par les vitrines délaissées, le triptyque évoque à la fois les commerces vacants du quartier et la précarité des lieux culturels. Chaque image exploite le rétroéclairage des boîtes lumineuses afin de souligner l’étrangeté de ces vitrines abandonnées, illuminées de l’intérieur comme par inadvertance. En détournant les codes de l’affichage urbain, l’artiste met en lumière la fragilité d’un tissu social miné par la spéculation immobilière. Les vitrines présentées ne sont pas des lieux documentés, mais des maquettes construites à partir de matériaux récupérés, ensuite exposées aux intempéries puis photographiées. Ces images prennent alors l’apparence de fausses publicités ou de miroirs d’une ville en transformation. Entre fiction et observation, Vacants propose une méditation sensible sur l’espace urbain, où s’écrit malgré tout une mémoire commune.