
La pellicule argentique est une matière sensible comme peut l’être à sa façon le sol d’un jardin, réagissant à la lumière mais aussi à ce qu’on lui fait vivre et subir. Bien que cette comparaison puisse sembler éloignée, c’est en rapprochant des sujets distincts que Leyla Majeri constitue de nouvelles méthodologies, des façons de faire inspirées par des croisements inédits. Son travail se déploie au fil d’actions posées dans différentes écologies : tantôt dans un jardin de subsistance qu’elle cultive sans irrigation sur une terre agricole asséchée par le soleil et les vents, tantôt au sein d’une communauté d’artistes qui expérimentent ensemble des approches imaginantes de l’image en conjuguant auto-apprentissages et savoir-faire.